Ahmed ABDELKRIM
Le 26 septembre 2025 restera dans les annales comme l’une des prises de parole les plus belliqueuses du Premier ministre malien Abdoulaye Maïga. Depuis la tribune de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, il a multiplié les accusations contre l’Algérie, la qualifiant tour à tour de « source de terrorisme » et insinuant que le pays soutiendrait des groupes armés maliens.
Pour tout observateur attentif, ces propos ne sont pas de simples maladresses diplomatiques : ils reflètent une posture délibérée de provocation. Dans un contexte où le Mali fait face à une insécurité croissante, des crises sociales et une gouvernance chaotique, la junte militaire tente de détourner l’attention de son incapacité à gérer ses propres problèmes en désignant l’Algérie comme bouc émissaire.
Accusations infondées et violation des principes diplomatiques
Premièrement, l’affirmation selon laquelle l’Algérie serait une « exportatrice de terrorisme » est totalement infondée. Aucune preuve tangible n’a été fournie pour étayer cette accusation grave, qui relève d’une rhétorique incendiaire plutôt que d’une analyse objective de la situation régionale.
Deuxièmement, accuser un État voisin de soutenir les groupes rebelles maliens constitue une violation directe du droit international et des conventions de l’ONU sur la souveraineté nationale. L’Algérie, en protégeant ses frontières et en collaborant avec les pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme, respecte pleinement ses obligations internationales. La junte malienne, en revanche, semble ignorer ces règles élémentaires, transformant l’ONU en tribune pour ses invectives personnelles.
Une stratégie de diversion interne
L’analyse de ces propos révèle une logique politique interne : détourner le regard des citoyens et de la communauté internationale des graves défaillances du régime. Entre la progression des groupes armés, les violences intercommunautaires et la mauvaise gestion économique, la junte malienne est en difficulté.
En accusant l’Algérie, Bamako crée un écran de fumée. La provocation verbale remplace la gouvernance et l’action concrète. C’est la posture du dirigeant faible qui hurle pour masquer son impuissance : plus l’insulte est spectaculaire, plus elle détourne l’attention de ses propres échecs.
La manipulation par des forces extérieures
Au-delà des problèmes internes, il existe un autre facteur : la junte malienne semble téléguidée. Les attaques répétées contre Alger coïncident avec des intérêts extérieurs qui cherchent à limiter l’influence algérienne dans le Sahel. Manipulée ou encouragée, la junte se transforme en outil d’agression indirecte contre un État voisin stable, respectueux du droit international et acteur clé de la médiation régionale.
Cette instrumentalisation est visible : les diatribes du Premier ministre sont toujours amplifiées dans les médias étrangers proches de ces forces. Le Mali ne parle plus pour lui-même ; il devient la voix d’acteurs invisibles, cherchant à créer un climat de tension profitable à leurs ambitions géopolitiques.
L’Algérie face à la provocation
L’Algérie, pour sa part, a maintenu une posture de retenue et de diplomatie constructive. Malgré les insultes répétées et les accusations mensongères, elle a privilégié le dialogue et la médiation régionale. Cette capacité à rester maître de ses émotions et à agir selon le droit international démontre non seulement la maturité diplomatique de l’Algérie, mais aussi sa volonté de préserver la stabilité régionale. Alors que Bamako cherche à enflammer les esprits et à polariser l’opinion, Alger choisit la prudence et le pragmatisme, consolidant son rôle de partenaire fiable dans la lutte contre le terrorisme et dans la médiation entre États du Sahel.
Des accusations qui affaiblissent le Mali lui-même
Ironiquement, les attaques de la junte malienne risquent davantage de nuire au Mali qu’à l’Algérie. En multipliant les accusations sans fondement, Bamako se discrédite auprès de la communauté internationale. Les partenaires étrangers, confrontés à un discours incohérent et provocateur, hésitent à engager des collaborations constructives. L’image du Mali se ternit : d’un pays déjà en crise, il devient celui d’un État incapable de dialoguer de manière responsable et rationnelle.
De plus, cette posture renforce le sentiment d’isolement de Bamako. Alors que l’Algérie continue de jouer un rôle central dans les initiatives de paix et de coopération régionale, le Mali, lui, s’expose à une marginalisation croissante. Ses voisins et partenaires internationaux sont ainsi alertés : une junte qui attaque verbalement ses alliés potentiels ne constitue pas un interlocuteur fiable.
Le rôle de l’Algérie dans la sécurité régionale
Loin de se laisser intimider, l’Algérie poursuit ses efforts pour stabiliser la région. Son engagement se traduit par plusieurs axes : sécurisation des frontières, échanges d’informations avec les forces du Sahel, soutien discret mais constant aux initiatives de paix et de développement. Ces actions démontrent une approche proactive et responsable, en contraste flagrant avec les invectives de Bamako.
Par ailleurs, Alger continue de promouvoir le dialogue entre communautés et pays voisins, convaincue que la paix et le développement passent par la coopération et non par les confrontations verbales. Cette stratégie place l’Algérie dans une position de leader régional crédible, capable de rallier ses partenaires autour d’objectifs communs.
Quand la diplomatie algérienne devient un exemple
Face à l’escalade verbale du Mali, l’Algérie montre que la force ne réside pas dans la provocation, mais dans la constance, la cohérence et le respect des règles internationales. La junte malienne, en revanche, expose son amateurisme diplomatique et sa faiblesse politique. Ses accusations tapageuses ne sont que le reflet de son incapacité à gouverner et à répondre aux attentes de son peuple.
En définitive, cette sortie à l’ONU ne restera pas comme un exploit diplomatique pour le Mali, mais comme un avertissement : les États voisins et la communauté internationale ne se laissent pas impressionner par les gesticulations verbales. L’Algérie, elle, continue d’avancer avec réalisme et responsabilité, confirmant sa position de pilier de stabilité dans une région en proie aux tensions.
Ce que beaucoup oublient de rappeler, c’est que le conflit invoqué entre l’Algérie et le Mali n’a pas de réalité populaire. Il n’existe aucune animosité entre les peuples algérien et malien. Ce sont les manœuvres d’une junte putschiste, manipulée par des forces extérieures, qui créent artificiellement une tension. Pour se maintenir au pouvoir face à une opinion publique mécontente et une situation interne chaotique, cette junte transforme l’Algérie en bouc émissaire. Les accusations contre Alger servent moins à dénoncer un danger réel qu’à détourner l’attention des échecs du régime malien dans la gestion de la crise sécuritaire et sociale qui frappe le pays.